Animaux et faune

Les Animaux et faune de Crète

La Crète a une superficie de 8336 km2 et le fait qu’elle soit isolée du reste de l’Europe continentale, de l’Asie et de L’Afrique, ainsi que la diversité de son terrain permettent à l’île d’accueillir une faune très variée, y compris un grand nombre d’espèces de chauve souris qui habitent les milliers de grottes de l’ile ainsi que les forets isolées et les bâtisses abandonnées. Il y a aussi une grande variété d'oiseaux migrateurs qui s’arrêtent sur l'île avant de se diriger vers le Sud et, dans les régions montagneuses vous pourrez apercevoir quelques aigles royaux et vautours fauves.

Le Lac Agia abrite de nombreuses espèces d'oiseaux, locaux ou migrateurs, et quelques espèces de hérons. On peut également trouver certains reptiles et amphibiens fascinants dont seulement une quinzaine d’espèces sont connues pour se reproduire naturellement. Cela est probablement dû à l'isolement prolongé des autres continents. Parmi ceux-ci, on peut citer la grenouille crétoise et le lézard des murailles crétois. Enfin, la Crète possède une multitude de mammifères, notamment forestiers comme les lapins, souris et autres rongeurs, blaireaux, hérissons, musaraignes, belettes et martres. La Crète héberge aussi quelques animaux qui sont rares ou même introuvable dans d'autres régions méditerranéennes et en dehors de l’île.

Parmi ces espèces propres à la Crète, on compte le bouquetin crétois ou chèvre sauvage Agrimi ou "Kri Kri". Ces animaux ne vivent aujourd'hui que dans quelques régions isolées de l'île, dont le Parc National de Samaria. Les fouilles archéologiques sur l'île ont permis la découverte de nombreuses peintures murales représentant le "Kri Kri", qui semble avoir été adoré pendant l'antiquité. Des programmes de reproduction ont été établis sur les îles voisines de la Crète, dans l’optique d’augmenter leur population.

Un second mammifère, très rare et propre à la Crète est le "fourogatos" ou chat sauvage de Crète. Il s’agit du seul chat sauvage de l'île et sa présence est limitée à une petite zone dans les Montagnes Blanches et leurs environs. Il est plus grand que les chats ordinaires. Les males peuvent atteindre une longueur de corps de 50cm et une longueur de queue de 30cm. Par rapport au chat domestique, sa queue est touffue à l'extrémité et plus étroite à sa base. Son pelage est brun clair marqué de tâches plus sombres et sa queue est rayée noire. Pendant de nombreuses années, on pensait que cette espèce s’était éteinte jusqu’à ce qu’une bête soit attrapée dans la vallée d’Amari en 1996. Peu de temps après cette découverte un berger trouvait un repaire contenant cinq chatons dans la forêt de Rouvas. Néanmoins, il s’agit d’une espèce très menacée, principalement par l'utilisation de pesticides et autres substances toxiques pour détruire les autres mammifères.

Le cheval crétois ou cheval de Messara, tout comme le chien de chasse de Crète, est la plus ancienne race de cheval en Europe et il s’agit d’une race de cheval domestique né sur l'île et qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde. Bien que plus petit que le cheval commun, il est robuste et bien connu pour sa force et son endurance, ce qui en fait un animal idéal pour les travaux robustes dans les parties inaccessibles de l'île. Sa principale caractéristique est son amble spontané qui le rend plus confortable à monter. Lors de fouilles, un squelette de l'animal qui remonte à 1700 avant JC a été découvert, établissant ainsi le fait qu'il existe en Crète au moins depuis l’avant période minoenne. Il était représenté sur les pièces de monnaie datant de l'époque minoenne mais il a aussi inspiré des peintures murales et des sculptures. On dit qu’il est arrivé en Crète par l'Egypte, mais d’autres sources estiment qu'il s’agit d’un descendant de la race Tarpon en Russie.

Au début des années 1990, le risque de disparition de cette espèce remarquable était important, avec une population estimée à seulement 80 animaux. Cependant, aujourd'hui, l'avenir du cheval crétois semble plus prometteur, puisqu’il est prisé par de nombreux Crétois, surtout pour les compétitions équestres de l'île, avec l'un des concours les plus célèbre se déroulant au printemps et en automne sur le plateau de Stramboulas.

Enfin, la Grèce accueille dans un certain nombre d'endroits, y compris en Crète, la plus grande population nicheuse de tortues marines caouannes de Méditerranée (caretta caretta). La tortue de mer passe le plus clair de sa vie en mer, mais chaque été, entre les mois de Juin et Août, les femelles adultes reviennent sur les plages où elles sont nées. La question est de savoir comment font ces tortues pour se frayer un chemin à travers la mer et pour rejoindre la plage où elles sont nées ? C’est l’un des secrets les plus remarquables de la nature. Elles font des nids et pondent leurs œufs sur les plages de Crète, et notamment sur le tronçon de 11 km entre la plage de Réthymnon et Skaleta.

Les femelles sortent de l’eau la nuit et, en balayant le sable sec avec leurs nageoires, creusent un puits qui accueillera leurs pontes. Chaque femelle pond environ 120 œufs, chacun de la taille et la forme d'une balle de ping-pong. Elle enfouissent alors les œufs en faisant pression sur le sable et recouvrent de sable sec les zones à cacher avant de retourner à la mer. En général, les tortues caouannes ne pondent que tous les deux à trois ans. Les œufs sont couvés dans le sable chaud et éclosent en sept à dix semaines. Les nouveau-nés luttent pour atteindre la surface de la plage et cela peut durer deux ou trois jours à cause du manque d’oxygène. En approchant la surface, ils s'arrêtent et attendent que le sable refroidisse la nuit ou tôt le matin, avant d'éclater, par groupe de 50, et de se précipiter vers la mer, guidés par le clair de lune sur l'eau.

La principale menace pour la nidification des tortues est le tourisme. Les endroits qui étaient encore tranquilles et isolés il y a 20 ans ont laissé place à des hôtels, cafés, restaurants et bars qui empiètent sur la plage. La lumière et le bruit qu’ils dégagent désorientent les femelles adultes ainsi que leurs nouveau-nés et les empêchent de trouver la mer. De plus, l’aménagement des plages (parasols et des chaises longues) constitue un risque car il dissuade les femelles adultes de venir nidifier et les nouveau-nés peuvent se laisser prendre dans les obstacles. En outre, la présence de parasols peut réduire la température du sable et ainsi avoir une influence néfaste sur l'incubation des œufs. Le nettoyage non surveillé des plages peut être dévastateur, en raison de l'utilisation de véhicules lourds qui ratissent les œufs et dont les roues laissent des empreintes profondes qui constituent de véritables pièges pour les nouveau-nés.

Par conséquent, la tortue caouanne est une espèce protégée. Leurs sites de reproduction sont surveillés et protégés par Archeon, la société de protection des tortues marines en Grèce, fondée en 1983 dans le but de protéger les tortues et leur habitat en travaillant sur le terrain et en mettant en place des programmes de sensibilisation. Des bénévoles du monde entier, agissent avec Archelon, pour un minimum de 28 jours pendant la saison de nidification, pour s'assurer que les tortues aient une chance de survivre. Il ya des kiosques autour des ports de La Canée et Réthymnon qui visent à sensibiliser les visiteurs quant au sort des tortues. Des bénévoles d’Archelon se rendent également au cours de la saison estivale dans différents hôtels afin de présenter à l’aide d’un diaporama la situation aux visiteurs.

La Crète ne compte pas de mammifères dangereux ou de serpents et les Grecs anciens mettent cela sur le compte des travaux d'Hercule qui ont honoré la ville natale de Zeus en éliminant tous les animaux nuisibles ou toxiques. Les Crétois considèrent également que l'île a été bénie par l'apôtre Paul qui l'a débarrassé de tous ses animaux dangereux après avoir vécu en Crète pendant deux ans. Cependant, pour apercevoir quelques-uns des animaux qui vivent sur l'île, il faut s’armer de patience ou avoir de la chance. La taille et l'isolement de certaines régions de Crète permettent à sa faune naturelle de vivre dans une paix relative, loin du trafic et des centres urbains. ....